Galerie virtuelle
Tryptique  - Peinture - Philippe Drumel

Collection privée Collection privée

Dimensions (cm): H:180 x L:240 - Année: 2001

Titre: Tryptique


  

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Description: Femme en Jaune, femme en rouge, femme en bleu. La triple question que posait l’œuvre testamentaire de Gauguin (D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?) est sans doute définitivement sans réponse : Elle est à l’origine du malaise existentiel de l’homme et de ses innombrables quêtes mystiques. Les trois femmes du triptyque sont un clin d’œil aux trois grâces des premiers symbolistes et plus simplement, un hommage à la femme qui porte en elle la vie et appelle le désir de l’homme, parce que je suis un homme, et peut-être aussi parce que « la joie érotique est le seul antidote à l’angoisse qu’engendre chez l’homme la connaissance de sa mort inéluctable ». Mais c’est aussi l’évocation des trois lumières, des quatre éléments entremêlés : la terre, l’eau, l’air (oiseaux) et le feu (naissance, mort)... On pourrait y voir un hommage à Wassily Kandinsky et à Vincent Van Gogh... ...au champ de blé aux corbeaux à travers l’étude de Kandinsky (Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier, 1913.) qui voyait dans le jaune une représentation terrestre, dans le bleu, une représentation céleste et dans le vol des corbeaux noirs, le passage de la terre au ciel, de la vie à l’au-delà. Que sommes-nous ? Dans une perspective en plongée, la femme en jaune se penche vers la terre, le sol de la Genèse dont Dieu dit à Adam : « C’est dans la peine que tu t’en nourriras tous les jours de ta vie . Il fera germer pour toi l’épine et le chardon et tu mangeras l’herbe des champs. » (chardon violet, complémentaire du jaune). Symboles de mort, des oiseaux violet-noir volent dans les blés jaunes. Le décor de la jupe est à motifs triangulaires, aigus comme la « note » jaune dont la tonalité est ainsi accentuée. D’où venons-nous ? Pour utiliser les trois couleurs primaires qui sont à l’origine du « Tout » dans l’univers de la couleur, le « passage », est ici représenté par le rouge plutôt que par le noir. Ce qui est vivant est en même temps mortel et la seule façon pour la matière vivante de prétendre à une forme d’éternité est encore de se reproduire. La femme en rouge, la mère qui nourrit son enfant de son lait lui transmet une partie de sa substance vive. Rouge, la couleur du sang, le sang de la mère qui accouche, le sang versé de celui qui meurt : naître, c’est passer de la mort à la vie(le bébé), mourir, c’est passer de la vie à la mort , « le lierre qui apporte la mort dans la joie de vivre qui se propage »(Van Gogh, lettre à Théo) : lierre vert, complémentaire du rouge. La cage vide évoque au choix l’oiseau à venir, l’oiseau mort, l’oiseau envolé. Où allons-nous ? Contre-plongée sur fond de ciel nocturne où passe une nuée d’oiseaux. Des branches d’arbre fruitier pour rappeler l’arbre de la connaissance. La femme en bleu entre dans l’eau qui, en Afrique noire est assimilée au monde des morts, des ancêtres, elle tient à la main le rameau d’acacia, (mimosa orangé complémentaire du bleu) qui reprenait vie sur la tombe d’Hiram, symbole de résurrection. Le décor de la robe est à motifs ronds pour accentuer la note bleue. La femme en jaune et la femme en bleu encadrent le sujet central de la femme en rouge et donnent une chronologie habituelle dans une lecture de gauche à droite : vie, mort, au-delà... Ou, de droite à gauche : au-delà, naissance ou résurrection, vie. Le principe de l'éternel retour de Nietzche.

Promotion de l'artiste: Arsene Gully

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