Dimensions (cm): H:110 x L:110 - Année: 2008
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Description: Fran et Jim ont exposé leur série de portraits dédiée aux SDF du 16 au 31 octobre 2009 à la Mairie du 2ème arrondissement de Paris, 8 rue de la Banque, à l'occasion de la journée mondiale du refus de la misère. Par cette exposition, Fran et Jim souhaitaient attirer l'attention du public sur la problématique des sans-abris et plus particulièrement sur l'isolement dont ils souffrent au quotidien. L’histoire de cette exposition a débuté en octobre 2008, lorsque, par un weekend ensoleillé, Fran et Jim se promenaient dans les rues de Paris. En croisant Bruno dans le forum des Halles, ils se sont interrogés sur le regard que nous portions sur les SDF, et sont parvenus à la conclusion que la plupart des passants ne les regardaient pas vraiment tout en étant conscients de leur présence ; quand on croise un SDF, on voit la plupart du temps une forme terne inerte sur le trottoir, sans faire attention à l’humain qui se cache derrière. En croisant Bruno, ils se sont posé plusieurs questions sans oser lui en parler même s’il paraissait très agréablement surpris que l’on s’intéresse à lui : - Depuis combien de temps est-il SDF ? - Parvient-il à se nourrir correctement ? - Comment se soigne-t-il quand il est malade ? - Où va-t-il dormir cette nuit ? Et enfin peut-être la question la plus importante à laquelle personne n’a de réponse : - Aura-t-il un jour la chance de regagner une vie normale ? Animés par ces questions, ils ont fini par prendre Bruno en photo et ont décidé qu’il serait le premier d’une série de portraits dédiée aux SDF. Ils avaient quand même des doutes : les SDF qu'ils croiseraient allaient-ils accepter de prêter leur image pour cette exposition ? Puis ils ont croisé Stoïa, Marcu, Maria, Singh, Wolfgang, Patrice, Vassilia, Didier et Vlad qui se sont tous sentis valorisés par leur démarche. En chacun d’eux, ils ont retrouvé cette étincelle qu'ils avaient vu luire dans le regard de Bruno quand ils s'étaient intéressés à lui. Ils ont vu des êtres en souffrance avec des visages colorés, parfois à l’excès, criant leur désir d’une vie meilleure. Au fur et à mesure de leurs rencontres, ils en sont arrivés à deux conclusions: - Sur le plan social, les SDF ont besoin que l’on s’intéresse à eux pour conserver un certain amour propre. Sans cette considération dont nous bénéficions tous plus ou moins au quotidien sans la plupart du temps nous en rendre compte, nous sombrerions certainement dans une dépression qui guette hélas la majorité des SDF. Ne l’oublions pas, comme Aristote l’a écrit dans La Politique, « l’homme est un animal grégaire » et à ce titre, il a besoin de reconnaissance pour exister. En l’absence de volonté politique pour offrir un logement à chacun, la balle est dans le camp des associations mais aussi dans celui des simples citoyens. - Sur le plan artistique, quelques minutes passées avec chacun de leurs modèles les ont convaincus qu’au-delà de la forme terne qu'ils avaient discernée au premier abord, se cachaient des hommes et des femmes vifs, attachants, aux visages expressifs, perdus dans un environnement urbain à la fois familier et hostile.